Pourquoi Vidi Capital ? Ne pas confondre “Financement” et “Financiarisation”

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Face aux trois grands défis que la société doit relever d’ici 2030, les radiologues responsables, conscients du caractère très structurant de leur spécialité ne pouvaient pas ne rien proposer.

Nous devons faire face à trois défis : démographique, technique, financier. Le défi démographique est le plus urgent tant il est impactant et engage notre responsabilité de soignant. D’ici 2030, 21 millions de personnes de 60 ans ou plus vivront en France, plus d’un tiers de la population, soit 3 millions de plus qu’en 2019 mais surtout, le nombre des 75-84 ans va enregistrer une croissance inédite de 49% entre 2020 et 2030, passant de 4,1 millions à 6,1 millions. Cette population vieillissante va malheureusement développer des maladies chroniques et des cancers. Elle nécessitera une prise en charge en imagerie, donc une augmentation exponentielle du nombre d’examens d’imagerie. Dans le même temps, si le nombre de radiologues formés augmente à nouveau, nous serons en 2030 environ 10% de moins qu’en 2006. Si les radiologues ne modifient pas radicalement leurs process, il sera impossible de répondre à la demande de la population.

Les réponses à ce défi sont plurielles et doivent s’inscrire dans une enveloppe financière supportable pour la société :  « En 2020 la DCSi (Dépense courante de santé au sens international) s’est élevée en France à 284,5 Md€, soit 12,4% du PIB (contre 11,3% en 2018 – Drees, 2021). « Les dépenses d’imagerie médicale remboursées par l’assurance maladie représentent un total annuel de 5,9 milliards d’euros dont 2 milliards d’euros pour l’hôpital et 3,9 milliards d’euros pour la ville qui se décomposent en honoraires selon les tarifs opposables et en forfaits techniques payés à la structure » selon Monsieur Patrick Lefas, président de chambre maintenu à la 6ème chambre de la Cour des comptes. Sources : L’imagerie médicale en France, – RAPPORTS D’INFORMATION –  Rapport d’information n° 602 (2015-2016), déposé le 11 mai 2016.  Il est raisonnable de penser que l’évolution de ces dépenses sera limitée et ne suivra pas le rythme du vieillissement de la population. Les évolutions voire révolutions technologiques, qui sont le troisième défi, constituent une des réponses aux deux premiers. L’introduction de l’IA dans nos process, nos workflows est indispensable si nous voulons être en capacité de répondre aux besoins. Tout cela a un coût qui ne peut être supporté que dans un processus de consolidation et de mutualisation des usages.

C’est dans ce contexte que Vidi Capital s’est créé afin d’accélérer la nécessaire transformation des centres d’imagerie et de les accompagner notamment au plan financier car la restructuration a un coût. C’est ainsi que 300 radiologues du réseau Vidi conscients de ces défis et de leur responsabilité sociale et sociétale ont investi à titre personnel permettant à Vidi Capital de lever 45 millions d’euros, amorçage nécessaire pour lever 115 millions de dette supplémentaire afin d’avoir la capacité de concrétiser les premières opérations d’adossement. Les conditions de financement de ces opérations et les objectifs du projet se différencient de la « financiarisation » qui fait tant peur à la génération des jeunes radiologues. Dans le contexte que nous avons décrit, nous avons besoin de financements tout en continuant à maîtriser notre outil de travail sur le plan capitalistique. La volonté de Vidi Capital est de créer de la valeur médicale en préservant la maitrise de l’outil de travail des radiologues et de leurs équipes, leur capacité à intégrer et développer les techniques innovantes.

Les attentes de rendement dans un horizon de temps court de certains investisseurs fonds de Private Equity ne peuvent pas s’inscrire dans le contexte économique que nous avons décrit. Le risque de telles opérations, notamment lorsqu’elles s’accompagnent de la cession du contrôle majoritaire, est la course à la rentabilité avec toutes les dérives que cela peut supposer : sélection de patients, limitation des investissements, cadences infernales, diminution de la rémunération des médecins, rotation accélérée de l’actionnariat et, le cas échéant du management, …

Il est heureux de constater que la génération des jeunes radiologues prend conscience de cette réalité et renforce les alertes que nous avons pu lancer il y a plus de cinq ans déjà. Pour autant ce serait une erreur de penser que l’immobilisme est la solution. La consolidation et la transformation de nos pratiques sont nécessaires mais dans un modèle que nous co-construisons et co-pilotons en intergénérationnel. Ce modèle a su et saura trouver les financements nécessaires à la modernisation de nos outils auprès de partenaires financiers dont les sources ont des exigences en termes de responsabilité sociale et environnementale. C’est heureux, nous les avons rencontrés, ils nous accompagnent.

Les 1100 radiologues du réseau Vidi, les 300 radiologues investisseurs de Vidi Capital sont la preuve si l’en était besoin que les radiologues libéraux sont responsables et engagés, ils sont pénalisés par la démographie médicale actuelle mais savent que cette situation est transitoire, que la nouvelle génération est là, prête à s’investir tant professionnellement que financièrement. Elle sera accompagnée afin d’assurer la transition générationnelle qui nous est chère afin que le métier de radiologue reste aux mains de la spécialité quel que soit le secteur d’activité. C’est la garantie pour la population de la préservation de la qualité des soins.

Voir. Comprendre. Soigner, c’est le sens de notre métier que nous souhaitons préserver.

Dr Laurent Verzaux – 20 Juin 2023